Sisyphe

Sisyphe

Sisyphe

Pousse, pousse !

Sisyphe est cité dans de nombreux récits, tantôt astucieux (version d’Homère), tantôt fourbe (Aristote et Horace), mais toujours rusé. Sisyphe est le fils d’Éole (dieu du vent) et d’Énarété ainsi que le fondateur de la ville de Corinthe où il fait prospérer commerce, navigation et richesse.

Parmis ces richesses, Sisyphe détient un troupeau de moutons dont il est fier. Ce troupeau est semblable à celui d’Autolycos, un fils prétendu d’Hermès (rien à voir avec un moteur de recherche canin donc). Or, Autolycos est un voleur expérimenté avec un pouvoir bien particulier (donné par Hermès), celui de métamorphoser le bétail qu’il vole. Bien évidemment, Autolycos se met à dérober petit à petit les bêtes de Sisyphe… Ce dernier, n’a alors aucune preuve qu’on lui vole ses bêtes même si son troupeau diminue et que celui d’Autolycos augmente progressivement… Sisyphe, pour être sûr de retrouver le coupable fait alors graver une inscription sous les sabots de ses bêtes . Le lendemain, il suit les traces laissées par ses animaux qui le conduise directement au troupeau d’Autolycos. Il retrouve ainsi ses bêtes, convoque les voisins et leur laisse le soin de punir le voleur. Pendant ce temps là, il va violer la fille d’Autolycos (Anticlée). De cette union forcée naîtra Ulysse, le héros de l’Odyssée

Mais bon, ça c’est pas réellement suffisant pour les dieux. Il n’a fait “que” se venger. L’histoire ne s’arrête donc pas là et c’est une autre affaire, liée directement à Zeus, qui vaut à Sisyphe un sort assez cocasse...

Zeus a, rappelons le, une libido quelque peu exacerbée. Dans cet élan, il veut un jour séduire Égine, fille du dieu-fleuve Asopos, sans que ce dernier n’en sache rien (il faut dire aussi que Zeus a tendance à ne pas forcément attendre le consentement de ses “conquêtes”, ce qui ne plaît pas aux papas…). Pour ne pas se faire prendre, le maître de l’Olympe se transforme en aigle et emporte la fille sur une île perdue. Plus tard, Asopos la cherche désespérément et pense abandonner... Mais un jour, il rencontre Sisyphe qui a vu la fille se faire enlever. Sisyphe fait alors un marché avec Asopos : des informations sur le coupable contre une source d’eau qui ne tarit jamais à Corinthe. Asopos accepte et Sisyphe révèle le nom de Zeus. 

C’en est trop pour le maître des dieux (bah oui il risque encore de se faire engueuler par sa femme Héra…) qui choisit d’envoyer une charmante visiteuse à Sisyphe : Thanatos (la mort). Seulement la mort dans les mythes c’est pas exactement comme maintenant. Déjà parce qu’on peut la voir et surtout parce qu’on peut discuter avec. Sisyphe prend donc un thé avec celle-ci et lui présente une invention super qu’elle s’empresse d’essayer : des menottes. Ainsi, Sisyphe enchaîne la mort dans une prison et s’en débarrasse tranquillement. Le problème c’est que quand on confine la mort, bah elle peut plus travailler. Donc plus personne ne meure et les enfers se vident… (vous imaginez le bordel si jamais plus personne ne mourrait, bah voilà). Zeus est furieux (encore) et condamne Sisyphe à rejoindre les enfers (avec l’aide d’Arès). Sauf que Sisyphe demande à sa femme (Mérope) de ne pas faire de sépulture lors de sa mort. Il se sert ensuite de cet argument devant Perséphone et Hadès (les gouverneurs des enfers) pour les convaincre que c’est un affront et qu’il doit absolument retourner sur terre pour laver son honneur (oui, il n’a aucune gêne et se dit pas que ça pourrait encore lui retomber dessus)... Evidemment il ne respecte pas le deal et Zeus finit par le foudroyer pour le renvoyer aux enfer. 

Zeus crée une punition toute particulière pour Sisyphe : devoir pousser un énorme rocher en haut d’une colline indéfiniment (le rocher retombe une fois arrivé au sommet). Depuis, ce châtiment représente souvent le symbole de la condition humaine dans les différentes interprétations : un travail inutile et vain même pour une personne intelligente, une lutte sans fin à la recherche du bonheur (chaque fois que l’homme atteint un objectif, un autre doit apparaître pour le contenter, de plus Sisyphe fait ça sans vraiment savoir pourquoi). L’histoire de Sisyphe détient également une morale sur l’orgueil démesuré qu’il est peut être parfois bon de réfréner.

Sources : Les Grands Mythes, Wikipédia

Écrit par Maxou (05/05/2020)
Nombre de vues : 532

Articles de la même catégorie

Articles du même thème

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l’utilisation de cookies et autres traceurs pour réaliser des statistiques de visites et permettre de partager du contenu.