Avez-vous déjà été témoin d’une agression - quelle qu’elle soit - sans agir ? Vous avez peut-être été victime de l’effet spectateur, ou effet du témoin, et cela ne fait pas pour autant de vous un être abject. Seulement un être humain, mais pas de panique, ça se soigne.
Cet effet, aussi appelé bystander effect en anglais, a été théorisé en 1968 par deux psychologues américains, John Darley et Bibb Latané. Ces derniers se sont basés sur un fait divers qui a remué la presse outre-Atlantique : le 13 mars 1964, une jeune femme du nom de Kitty Genovese se fait attaquer en pleine rue, à New-York. Elle est violée puis assassinée sous les yeux de voisins a priori immobiles, qui ne lui viennent à aucun moment en aide. Pourquoi n’ont-ils rien fait ? Selon les spécialistes, ils ont certainement été en proie à l’effet spectateur qui les a empêché d’agir.
Comment l’explique-t-on ?
Dans ce genre de situations inhabituelles et potentiellement dangereuses, l’être humain aurait tendance à se reposer sur ses compères. Comprenez : plus il y a de témoins dans une situation d’urgence, moins il est probable qu’un spectateur vienne en aide à la victime, ou du moins de manière très lente. En fait, l’être humain attend que quelqu’un d’autre ne réagisse avant de se bouger.
Mais pourquoi ?
Plusieurs théories sont possibles :
Comment lutter contre cet effet ?
A la fin de cet article, vous détestez l’espèce humaine dans son intégralité ? Vous pouvez participer à son amélioration en agissant en premier lorsque vous êtes témoin d’une scène inhabituelle qui met en danger l’intégrité d’autrui. Un simple « ça suffit » à destination de l’agresseur peut parfois tout changer. Vous montrerez également à la victime que vous l’avez vue et que vous ne la laisserez pas tomber.
Si vous êtes vous-même victime d’une agression en public et que personne ne réagit, n’hésitez pas à interpeller quelqu’un en particulier et à lui demander de l'aide. En étant choisi comme responsable, vous le sortirez de cet effet témoin, et vous le pousserez alors à prendre ses responsabilités.
Pour les plus curieux, la vidéo de Psynect ci-dessous apporte plus de détails :